SUD-KIVU : Qui pour remplacer Théo Ngwabidje ?

Rédaction Centrale
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Depuis la fin d’année 2020, la province du Sud-Kivu connaît une déstabilisation sans précédent. On assiste à une confrontation entre le Gouverneur de province, Théo Ngwabidje Kasi, qui cherche à tout prix maintenir son poste et de l’autre côté, des pétitionnaires, des députés provinciaux, certaines personnes dites notables du Sud-Kivu, des jeunes leaders du Sud-Kivu vivant à Kinshasa, ainsi que certaines structures citoyennes qui militent afin que Ngwabidje plie bagage à la tête de la province. Une question reste à savoir, qui pour le remplacement de Ngwabidje?

Changer les hommes, c’est changer la situation ?

Tous ceux qui militent pour la destitution de Théo Ngwabidje, indiquent avoir trop supporté sa mauvaise gestion et veulent du changement pour le bien de la population. Ces derniers renseignent que, le Sud-Kivu connaît un grand retard dans le domaine du développement par rapport à d’autres provinces.

Selon un constat fait par Deboutrdc.net, c’est depuis 2007 que des gouverneurs à la tête de la province sont déstabilisés par toutes formes de couches sociales, jusqu’à abandonner leur poste, mais jusque-là aucun changement n’est visible.

Célestin Chibalonza Byateranya, gouverneur élu du Sud-Kivu en 2007, a présenté sa démission en février 2008, après avoir été pressé par l’assemblée provinciale. Celui-ci a fait une année avant d’être reproché la gabegie financière et de l’incompétence à diriger la province.

Après est venu Louis Léonce Cirimwami Muderhwa, élu député national de la ville de Bukavu en 2006 et élu Gouverneur du Sud-Kivu en 2008. Etant un fils du terroir, la population a attendu de lui un changement, mais qui n’a pas eu lieu selon plusieurs observateurs. En Avril 2010, Crimwami a été déchu de ses fonctions de gouverneur du Sud-Kivu, reproché de la mauvaise gestion, mais aussi d’un gouverneur instable en province.

A son tour, Marcelin Cishambo Ruhoya, un gouverneur du PPRD, élu à la suite de la démission de Louis Léonce Cirimwami. Dans une interview accordée à Jambordc, Christopher Safari, l’un des initiateurs d’une pétition contre Cishambo à l’époque, a fait savoir que la mauvaise gestion était son caractère. Cishambo qui se fait baptiser ‘‘Cubaka’’ : « le bâtisseur » a fait 7 ans à la tête de la province avant son départ en août 2017 sans rien bâtir.

De 2017 à 2018, Claude Nyamugabo Bazibuhe, fut Gouverneur du Sud-Kivu. Originaire du territoire de Kabare. Nyamugabo a donné l’impression de maîtriser la situation dans laquelle se trouvait la province et qu’il allait travailler pour la cause noble de la population, mais sa gouvernance a de plus en plus été remise en cause par la population, avant d’initier une campagne dite « Nyamugabo must go ».

Ngwabidje « gouverner autrement »

Lors des élections du gouverneur au Sud-Kivu en 2019, en remplacement de Claude Nyamugabo, Théo Ngwabidje Kasi a bénéficié du soutien inconditionnel de notables de la province. Il a été présenté à la population comme le ticket gagnant pour la reconstruction rapide du Sud-Kivu.

Des sensibilisations de tout genre, des dialogues et conférences ont été organisés pour présenter à la population un administratif dit « Garçon Bk » et exhorter les élus provinciaux à faire un choix judicieux en votant pour Ngwabidje qui s’est surnommé « l’homme du gouverner autrement ».

Actuellement, tous les signaux sont au rouge en province. Des voix fusent de partout pour exiger le départ de l’homme qu’on a présenté comme le messie du Sud-Kivu. Est-ce vraiment un administratif ? Reflète-t-il un ticket gagnant ? S’interrogent les habitants.

Qui finalement pour remplacer Ngwabidje ?

Plus d’un analyste s’interrogent sur le profil d’un gouverneur qui pourra remplacer Ngwabidje. Certains estiment que, la province a connu toute sorte de dirigeants, parmi lesquels, les uns ont été élus conformément à la loi et sont originaires du Sud-Kivu et les autres ont été imposés par la haute hiérarchie de la capitale Kinshasa, mais de tous les côtés, on ne voit aucune réalisation palpable.

Profil d’un bon candidat

Tout en espérant au départ de Théo Ngwabidje et Zacharie Lwamirha, Président de l’assemblée provinciale du Sud-Kivu, Maître Arnold Nyaluma, Professeur en droit international, estime qu’une personne non commissionnée est le premier profil d’un candidat qui se veut remplaçant de Ngwabidje au poste de Gouverneur du Sud-Kivu.

‘‘ Nous espérons vraiment que monsieur Ngwabidje doit partir, mais pour moi aussi je crois que Lwamirha devrait l’accompagner. Nous avons besoin cette fois, et c’est ça le premier critère, pas des personnes commissionnée, pas quelqu’un qui est président de l’assemblée provinciale ou gouverneur parce que «tel notable l’a dit »,’’ martèle Prof Arnold Nyaluma.

Notre source fait savoir que la population n’a pas besoins d’agents au gouvernorat, mais plutôt des hommes politiques qui ont des projets pour le développement de la province. Nyaluma pense que, de tous les gouverneurs qu’a connu le Sud-Kivu, aucun n’a rêvé devenir Gouverneur ; raison pour laquelle la province connaît des multiples problèmes.

« Je peux me tromper, mais j’ai l’impression que tous les Gouverneurs qu’on a eu jusque-là, personne n’a rêvé être Gouverneur. C’est quand deux personnes se disputent, alors on dit, on met tel. Du coup son rôle c’est de prendre l’argent pour servir son mentor et sa famille. Il faut qu’il y ait quelqu’un qui a un rêve, qui a des ambitions et qui a déjà réalisé un plan de société, » renchérit Nyaluma.

Le Prof estime qu’une dame qui a une assise communautaire en plus du mentor et qui a déjà posé des actes en faveur de la société ferait un bon choix pour la province du Sud-Kivu.

De leur côté, certains députés provinciaux se plaignent du fait qu’en choisissant un représentant de la province, ils doivent subir des pressions en provenance de Kinshasa la capitale. Ils recommandent aux soit disant notables de bien vouloir libérer la province afin qu’elle décolle.

Debourdc.net/Bernardin Murhabazi Matabaro

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