Sud-Kivu : SOS-IJM asbl réunit des acteurs de la société civile et étatiques autour de l’amélioration des conditions carcérales 

Rédaction Centrale
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SOS Informations Juridiques Multisectorielles (SOS-IJM asbl) continue son plaidoyer au profit des prisonniers et détenus préventifs, très nombreux dans toutes les prisons, centres de détention et maisons carcérales de la province du Sud-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo. 

Le mercredi 8 juin 2022, en la salle de réunion de l’hôtel Maman Kindja, situé en commune d’Ibanda, dans la ville de Bukavu, SOS-IJM asbl a tenu une réunion de plaidoyer et des réflexions sur les actions susceptibles de contribuer à l’amélioration des conditions carcérales au Sud-Kivu dans le contexte de covid-19.

Cette rencontre a réuni des acteurs non-étatiques et étatiques parmi eux les autorités politiques, judiciaires, administratives, pénitentiaires et les Commissions PAJ et ECOFIN de l’assemblée provinciale. Cette activité a été organisée dans le cadre du projet d’une réponse à la crise de COVID19 exécuté en partenariat avec l’organisation mondiale de lutte contre la torture, OMCT en sigle.

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À en croire Monsieur Jacques Bujiriri, Chargé des Programmes au sein de SOS-IJM asbl, C’est une deuxième réunion de plaidoyer organisée par cette organisation de défense des droits humains. Il indique que c’est dans le but de partager les résultats des inspections régulières organisées dans la prison centrale de Kabare et Cachots du territoire de Kabare ainsi que les résultats de monitoring des maisons pénitentiaires du Sud-Kivu dans le contexte de COVID-19.

« Les résultats sortis de ce monitoring témoignent exactement qu’il y a violation des droits des personnes détenues au Sud-Kivu, et c’est en ce sens que nous avons invité des acteurs étatiques et ceux de la société civile pour réfléchir ensemble et voir comment mener un plaidoyer concerté afin que les conditions carcérales soient améliorées dans des maisons carcérales en province », a-t-il déclaré.

Notre source précise que l’organisation SOS Informations Juridiques Multisectorielles fera recours aux différentes stratégies notamment de collaboration et de plaidoyer à tous les niveaux afin d’améliorer les conditions carcérales en province.

« Nous allons d’abord utiliser la stratégie de collaboration, non seulement avec le Gouvernement provincial, pour trouver une issue, mais aussi une autre stratégie, c’est celle toujours de mener le plaidoyer. Le niveau où le gouvernement provincial est limité en termes de pouvoir ou de responsabilité, on pourra monter au niveau national, pourquoi pas au niveau régional et international au cas où on ne trouve pas de solution », a-t-il indiqué.

Au cours de cette réunion, les participants ont fait savoir que des efforts conjugués par les autorités politiques pour vouloir améliorer les conditions de détention au Sud-Kivu sont contredits par la réalité sur le terrain. Ces derniers ont soulevé le problème de surpeuplement qui engendre d’autres problèmes qui mettent en danger la vie de détenus. Outre, la surpopulation carcérale, on note la malnutrition, les cas de torture physique et psychologique, les maladies contagieuses y compris.

Ainsi, dans ces échanges, certains acteurs de la société civile ont rappelé les résultats de monitoring effectué et qui rapportent des cas de tortures des prisonniers par les « Capita », des cas de maladies, des cas de décès des prisonniers dû à la mauvaise alimentation.

Ils estiment que la solution est de désengorger les prisons et autres centres de détention, ainsi que de réduire le phénomène de la surpopulation carcérale.

Les participants dénoncent la léthargie des autorités à prendre en compte leurs recommandations pour l’amélioration des conditions carcérales au Sud-Kivu.

En réaction, Monsieur Théodore Museme, Expert juridique et pénitentiaire au sein du Commissariat provincial ayant la justice dans ses attributions, promet de s’approprier les recommandations formulées par les participants. Il informe que des résultats sont déjà palpables à travers la réhabilitation et la délocalisation des certaines prisons en province.

« Nous travaillons pour trouver des solutions et parmi ces solutions nous avons déjà la réhabilitation de la prison centrale de Kabare, la délocalisation et aujourd’hui nous sommes à la mise en place du groupe sous thématique et administratif pénitentiaire qui va nous permettre avec tous les intervenants en matière pénitentiaires à réfléchir ensemble sur toutes ces recommandations-là, afin de trouver de solutions qu’eux, sont à mesure de voir là où nous sommes bloqués sils peuvent débloquer. On cherche une complémentarité pour élargir des solutions », a-t-il renseigné avant d’ajouter ;

« Pour le surpeuplement, voilà pourquoi nous allons délocaliser la prison de Bukavu pour construire une grande prison avec la capacité de 3000 personnes, c’est pour résoudre cela. Et pour la question de torture, nous avons un nombre insuffisant des agents pénitentiaires, il faudra en avoir d’autres, mais avant cela il faut d’abord bien gérer ceux dont nous avons. Pour l’alimentation, nous pensons avoir des champs pénitentiaires et continuer à demander, à faire pression au niveau des autorités et d’autres partenaires afin que ce dont qui a été convenu soit d’abord libéré », a-t-il renchéri.

Théodore Museme a recommandé l’organisation SOS Informations Juridiques Multisectorielles (SOS-IJM asbl) à inviter désormais le ministère de la santé dans des telles rencontres en vue d’une bonne compréhension de la situation des détenus et son rôle à jouer dans la recherche de solution.

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