Insécurité au Nord-Kivu : controverse sur la reprise timide des activités scolaires à Rutshuru

Rédaction Centrale
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Un nombre insuffisant des écoles primaires et secondaires ont repris les cours ce lundi 03 octobre 2022, dans la sous-division de l’enseignement primaire, secondaire et technique (EPST Rutshuru 3), dans la province du Nord-Kivu à l’Est de la RD Congo.

Les élèves en effectif minoritaire dans certaines écoles ont répondu présents au mot d’ordre du sous-proved de cette entité éducationnelle.

Pour rappel, le samedi dernier, la société civile a appelée à la prolongation de la suspension des activités scolaires. De son côté, la sous-division Rutshuru 3 a néanmoins ordonné aux chefs d’établissement la reprise des activités scolaires ce lundi.

Cependant, plusieurs écoles n’ont pas fonctionné dans les groupements de Kisigari et Rugari en territoire de Rutshuru. Les responsables d’écoles se sont retrouvés seuls sans enseignants ni élèves.

D’autres chefs d’établissements qui ont fonctionné indiquent avoir obéi à l’ordre de leur sous-proved. Un d’eux qui a requis l’anonymat, renseigne que, pour eux, cette reprise des cours est consécutive à la quête de la survie.

« Nous, nous avons répondu à l’appel du sous-proved qui représente l’état congolais dans le secteur de l’enseignement au sein de cette entité éducationnelle qui est Rutshuru 3, raison pour laquelle nous travaillons aujourd’hui. Pour ces gens qui ont suspendu les activités scolaires sont des écoles qui sont payés mensuellement par l’État congolais. Nous autres ne sommes pas payés, nous considérons les élèves comme nos patrons. Que ces gens enseignent ou qu’ils n’enseignent pas, à la fin du mois ils auront leur salaire alors que nous gagnons un 500 Fc ou 1000 Fc parceque nous avons travaillé. Si nous ne travaillons pas, nous gagnerons rien. Dans cet angle maintenant, nous pourrions accepter cette politique de ne pas reprendre les activités scolaires si du moins le gouvernement congolais suspend aussi le salaire de ces agents qui sont payés», a martelé ce préfet des études.

De son côté, Gentil Karabuka, président de la société civile forces vives noyau de Kisigari, parle de la complicité de ces chefs d’établissements aux ennemis de la paix, insinue que ces derniers seront responsables des incidents qui surviendront s’ils continuent à enseigner.

« Chaque chef d’établissement qui sait qu’il est complice de l’ennemi peut reprendre les activités scolaires et s’il ne l’est pas, il doit suivre ce que la société civile et d’autres couches de la population avons prie comme compromis. Dans le cas contraire, celui qui osera rouvrir son école sera responsable des incidents qui interviendront », a-t-il déclaré.

Rappelons qu’il y a plus d’une semaine, la coordination de la société civile forces vives de Rutshuru avait décrété la suspension des activités scolaires au côté de la désobéissance fiscale et la tenue des sit-ins illimités au bureau du territoire dans le but de contraindre les forces armées de la RDC à extirper les rebelles M23 hors du territoire congolais.

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