Commémoration du 23ème anniversaire du massacre de Katogota au Sud-Kivu : des avancées significatives enregistrées dans le processus de lutte contre l’impunité !

Rédaction Centrale
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Commémoration du 23ème anniversaire du massacre de Katogota au Sud-Kivu

23 ans après le massacre de Katogota, dans la plaine de la Ruzizi, en territoire d’Uvira au Sud-Kivu, les familles de victimes demandent aujourd’hui que les criminels présumés soient jugés par un tribunal pénal international. Un massacre dont la mémoire de victimes reste vive à l’Est de la République Démocratique du Congo, le 14 mai 2000, plus de 375 personnes étaient tuées et jetées dans la rivière Ruzizi. Selon les témoignages recueillis sur place, ce massacre aurait été commis par les rebelles du Rassemblement Congolais pour la démocratie, RCD, alliés au Rwanda.

Ce dimanche 14 mai 2023, SOS, Information Juridique Multisectorielle (SOS-IJM), Cordaid et plusieurs organisations de la société civile, ont commémoré ce vingt-troisième anniversaire avec la population de Katogota, dans le cadre du projet Just Future.

Tout a commencé par une prière à la rivière Ruzizi qui a chargé des centaines des corps. Pour perdre les traces, précisent nos sources, des centaines des civiles de cadavres ont été jetés à l’eau ce 14 mai 2000, et depuis, aucun corps n’a été trouvé, mais des cérémonies s’enchaînent tous les ans sans qu’aucun coupable ne soit trouvé. Les chants, les prières ont été effectués à cet endroit en présence des habitants de différentes confessions religieuses qui y ont jeté des fleurs, pour leur permettre de penser collectivement à leurs proches.

« Notre présence ici dans le village de Katogota est motivée par notre soutien, mais aussi un accompagnement de la population victime du massacre du 14 mai 2000, la population a, aujourd’hui, en mémoire de 375 personnes tuées au cours de ces massacres », a indiqué Jacques Bujiriri, Chargé des programmes au sein de SOS-IJM.

Commémoration du 23ème anniversaire du massacre de Katogota au Sud-Kivu, procession en direction de la messe de requiem
Commémoration du 23ème anniversaire du massacre de Katogota au Sud-Kivu, procession en direction de la messe de requiem

Et d’ajouter ; « la population a déjà pris conscience qu’exactement, il faut penser aux mémoires de ces personnes qui étaient massacrées, et c’est dans ce sens-là que la communauté elle-même, à travers leur comité de victimes de ces massacres avec qui qui nous travaillons dans le cadre du projet « Just Future, qui est exécuté en RDC par SOS-IJM, Cordaid et d’autres organisations de la société civile, nous sommes entrain de les accompagner, vous comprendrez qu’avec ce renforcement de capacité, ils ont déjà pris conscience, ces sont eux qui ont organisé cette cérémonie et il y a certaines activités de lobby et plaidoyer que eux-mêmes commencent à organiser, c’est pour cette raison que nous témoignons exactement qu’il y a des avancés surtout que le gouvernement a aussi pris conscience », a déclaré Jacques Bujiriri.

Sur place, les habitants de Katogota ont jeté des fleurs dans la rivière Ruzizi en mémoire de leurs proches. Peu après, une messe de requiem a été dite au diaconat Jésus Bon Berger, de l’église catholique de la place. Dans son homélie, le curé de la paroisse a appelé les habitants de Katogota au pardon et à l’amour du prochain pour obtenir une paix durable.

« La paix dans notre entité ne sera instaurée que par nous-même, n’attendons pas une aide extérieure, nous devons commencer à instaurer la paix dans notre pays par nous-même et cela doit commencer dans nos familles », a martelé le père Rogny.

Commémoration du 23eme anniversaire du massacre de Katogota, la population sensibilisée sur la justice transitionnelle
Commémoration du 23eme anniversaire du massacre de Katogota, la population sensibilisée sur la justice transitionnelle

Le village en journée de méditation, les habitants de Katogota disent être choqués de constater que 23 ans après, les auteurs de ce massacre sont restés impunis. Ces derniers ont suivi des enseignements sur la justice transitionnelle et ont clôturé les activités commémoratives par un partage de repas.

« Ma sœur a été poignardée par le couteau ensuite on lui a coupé le sein et elle est tombée à terre, la deuxième, a été traité de la sorte à ma présence, le troisième a été égorgé comme un animal devant moi, j’ai subi le même traitement avant de me jeter dans la rivière Ruzizi, je saignais tellement quand un individu, m’avait trouvé et m’amener à l’hôpital où j’ai reçu les soins », a témoigné Monsieur Raphael, l’un des rescapés.

Des rescapés expliquent que nombreux de leurs proches étaient égorgés et jetés dans la rivière Ruzizi pour effacer les traces. Mais à Katogota, les victimes refusent de baisser les bras aussi longtemps que la justice ne dira pas son dernier mot.

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