Sud-Kivu : L’autonomisation de la femme au cœur d’un atelier de réflexion et d’échange organisé à Bukavu par la Fondation Pélagie Muhigirwa

Rédaction Centrale
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Les participants durant l' atelier d’échange de FPM, Photo de Bernardin Matabaro

Développer les mécanismes efficaces dans l’autonomisation de la femme afin de contribuer à apporter une réponse durable et efficace aux questions des violences sexuelles et basées sur le genre, tel est l’objectif d’un atelier d’échange organisé par la Fondation Pélagie Muhigirwa (FPM/asbl), le mercredi 24 mai 2023, au restaurant Exodus situé sur le boulevard Patrice Emery Lumumba, en commune d’Ibanda, ville de Bukavu au Sud-Kivu.

Sous le thème « autonomisation de la femme : moyen efficace pour la lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre », les participants ont échangé sur les questions qui ont permis d’aboutir aux réponses afin de formuler les engagements vers un changement.

Dans son allocution, Caddy Adzuba, Directrice de la Fondation Pélagie Muhigirwa, a souligné que cette activité s’inscrit dans le cadre du projet « Femme en marche », organisé avec l’appui financier de la Fondation ALBOAN de la coopération internationale des Jésuites des pays Basques.

La patronne de FPM fait savoir que c’est dans le but de parler, de discuter, de réfléchir et d’agir sur des mécanismes et moyens à mettre en œuvre ensemble avec tous les acteurs et actrices impliqués dans la thématique de l’autonomisation de la femme.

« Nous avons tenu cet atelier d’échange pour réfléchir, pour discuter, pour échanger sur les méthodologies innovantes pour nous permettre de mieux faire notre travail, donc il s’agit d’accompagner l’autonomisation de la femme pour la prévention des violences sexuelles et basées sur le genre, mais aussi pour la lutte contre ces genres de violences », a déclaré Madame Caddy Adzuba.

Caddy Adzuba, Directrice de la Fondation Pélagie Muhigirwa
Caddy Adzuba, Directrice de la Fondation Pélagie Muhigirwa

Tout a commencé par des témoignages faites par certains bénéficiaires des actions de la fondation Pelagie Muhigirwa. Se faisant ces femmes ont prouvé au public combien de fois les actions menés par la fondation dont elles sont bénéficiaires ont totalement changé leur vie et apportées une diminution significative des violences domestiques faites à leurs égards.

Au cours de ces assises, les participants venus des différentes contrées de la ville de Bukavu et des territoires ont défini les mécanismes innovants basés sur le renforcement de l’autonomisation des femmes pouvant contribuer efficacement dans la lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre. Ces hommes et femmes leaders intervenant dans la thématique violence sexuelles et basées sur le genre ont échangé sur les défis à relever dans le processus de l’autonomisation de la femme comme l’une des clés dans la lutte contre les VSBG.

Prof Azine Pascaline Ciza et Madame Julienne Baseke, panélistes
Prof Azine Pascaline Ciza et Madame Julienne Baseke, panélistes, Photo de Bernardin Matabaro

Pour Azine Pascaline Ciza, professeur à l’Université Evangélique en Afrique (UEA) et  l’une de panélistes dans cet atelier ; « Mon message aujourd’hui, c’est pour montrer aux femmes que nous sommes aussi capables comme les hommes, cette lutte que nous avons aujourd’hui pour l’égalité, c’est une lutte qui devrait continuer, mais tout dépend du niveau inférieur, parce que la base part du fait que nous avons d’abord des inégalités dans la scolarité des femmes si on compare à ce qui se passe pour les hommes. Donc j’interpelle tous les parents aujourd’hui de donner d’abord la chance aux filles d’être scolarisées et leur montrer qu’elles sont capables », a-t-elle dit.

De son côté, Julienne Baseke, coordonnatrice de l’Association des Femmes de Média (AFEM) a appelé les femmes à la prise de conscience de leur rôle et des potentialités qu’elles disposent ; « Je demande aux femmes et aux jeunes filles de prendre conscience, c’est un message pour l’éveil de conscience de femmes, de filles, mais aussi de communautés et surtout des hommes pour leurs dire qu’avec les femmes, la communauté gagne et que les parents qui aiment vraiment leur fille doivent commencer à lui donner une éducation positive, une éducation à l’éducation de sexe pour que demain elle soit une femme épanouie », interpelle-t-elle.

Interrogé, le Docteur Joseph Kakisingi, Coordonnateur de l’organisation Santé et Développement, reste convaincu que ; « si vous autonomisez une femme, l’argent que gagne une femme contribue plus au développement de toute la famille, comparativement à l’homme ».

Il ressort des femmes et jeunes filles présentes à cette activité que les échanges effectués et les enseignements reçus leurs sont d’une importance capitale. Ces femmes ont pris l’engagement de mettre ces enseignements en pratique. Elles ont également formulé différentes recommandations, que la Fondation Pélagie Muhigirwa a promis de prendre en compte afin de poursuivre cette lutte d’intérêt commun.

Modestine Sifa, une fille vivant avec handicap, travaillant dans le secteur de l’entrepreneuriat et participante à cet atelier, s’engage à travailler en synergie, mais aussi à s’approcher des institutions financières pour le bon déroulement de ses activités. Pour lui, le handicap physique ne constitue aucun obstacle pour être utile à la société.

Modestine Sifa, Participante
Modestine Sifa, Participante

« Ces enseignements vont nous être utiles premièrement nous allons commencer à nous mettre en synergie et deuxièmement nous allons nous rapprocher des institutions financières pour nous permettre à accroître nos chiffres d’affaires et faire évoluer nos activités. Pour moi, le handicap n’est que le mental et non le physique, c’est-à-dire qu’on peut être une personne handicapée et être utile à la société », rassure Modestine Sifa.

L’atelier s’est cloturé par la validation des recommandations.

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