RD Congo : Les lois face aux efforts des communautés locales et peuples autochtones dans la sécurisation des Autres Mesures de Conservation Efficaces par zone

Rédaction Centrale
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Maitre Willy Éloi, chargé de monitoring à la coordination de l'ONG APEM
L’Organisation Non Gouvernementale Action pour la Promotion et la Protection des Peuples Espèces Menacées (APEM) estime favorable la révision des lois sur la conservation de la nature en République Démocratique du Congo. Cette pensée a été émise lors du dialogue de capitalisation des acquis de la prise en compte des droits des communautés locales dans la mise en œuvre du cadre mondial de la biodiversité tenu du 09 au 11 mai 2023 à l’hôtel Pullman de Kinshasa.

Au cours de ce dialogue organisé par l’Union pour la Conservation de la Nature (UICN) grâce au financement de la coopération Internationale Allemande pour le Développement (GIZ), le chargé de monitoring à la coordination de l’organisation APEM, Maitre Willy Éloi, a prouvé que la meilleure conservation de la nature est celle faite par les communautés locales et les peuples autochtones ; « 37% des terres sont sous la gestion des communautés locales et cette gestion est efficace lorsqu’elle est réalisée par ces communautés », a-t-il précisé.

À cette occasion, Maitre Willy Éloi explique que les lois sur la conservation de la nature en RDC ne règlent qu’une partie du conflit relatif à la préservation de la biodiversité. Pour lui, la révision de cette loi telle que prévue à l’Assemblée Nationale devrait être holistique et globale.

« On ne peut pas modifier une loi seulement pour un seul aspect du conflit homme et faune. D’abord, il faut faire un diagnostic sur cette loi qui aura bientôt dix ans sans mesure d’application et qui ne règle que les aspects des aires protégées. Il faut insérer la question de la biodiversité in situ en dehors des aires protégées », a-t-il déclaré.

Sans doute, conformément au nouveau cadre mondial post 20-20 adopté à laCOP15 à Montréal, il a été demandé aux États membres de pouvoir décliner dans leur législation, la possibilité de reconnaître juridiquement les efforts que les communautés locales et peuples autochtones fournissent pour conserver la biodiversité dans les zones autre que les aires protégées.

Faisant partie des États membres de la COP 15, la RDC a attribué la gestion des toutes les aires protégées à l’Institut pour la Conservation de la Nature ICCN. Cependant, Maitre Willy Éloi, chargé de monitoring à la coordination de l’ONG APEM recommande qu’après identification et cartographie, d’autres mesures de conservation de la nature soient sous la gestion des communautés locales et peuples autochtones, notamment les pygmées.

« Aujourd’hui, la question de préservation de la biodiversité, c’est comme un oiseau qui doit voler avec ses deux ailes. On ne doit pas seulement voir ce qui se fait dans les aires protégées, mais on doit aussi considérer ce que les communautés locales et secteurs privés font à travers les concessions industrielles de bois d’œuvre dans les séries de conservation », suggère-t-il.

Ce dialogue national a connu la participation des plusieurs acteurs clés et parties prenantes impliquées dans la promotion des initiatives ayant un effet positif sur la conservation in situ de la biodiversité en dehors des aires protégées classiques incluant des membres des communautés locales et peuples autochtones, cadres des administrations publiques, Institution internationales, les ONG internationales, les institutions des Nations-Unies et plusieurs universités de la RDC.

A lire : RD Congo : Capitaliser les autres mesures de conservation efficaces par zone et reconnaître le rôle des communautés locales au centre d’un dialogue national

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