La République Démocratique du Congo abrite la plus grande partie de la forêt tropicale humide d’Afrique. Autrefois denses, impénétrables et continues, les forêts sont aujourd’hui de plus en plus fragmentées. A la base, l’exploitation des parcs nationaux et des réserves par des « intérêts égoïstes » y compris les sociétés minières aidées et encouragées par des hauts fonctionnaires.
Lors du dialogue national de capitalisation des acquis de la prise en compte des communautés locale dans la mise en œuvre du cadre mondial de la biodiversité organisé par le Ministère de d’environnement et Développement Durable (MEDD) en partenariat avec l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) sous le financement de la GIZ, il a été démontré combien les aires protégées sont menacées par manque des autres mesures de conservation par zone (AMECs) qui consistent à impliquer les communautés locales et peuples autochtones dans la préservation de la biodiversité.
Comme illustration, les scientifiques estiment que près de 17 000 gorilles de Grauer existaient à l’état sauvage avant la guerre civile en RDC au milieu des années 1990. Aujourd’hui, il n’en reste plus que 6 800 à l’état sauvage, d’après les estimations les plus récentes.
Lors de ce dialogue, Urbain Ngobobo, Directeur pays de Dian Fossey Gorilla Funds a fait savoir que le gorille est une espèce en danger d’extinction dans le territoire de walikale (Nord-Kivu). Il a souligné que 74% de la population de Gorilles de Grauer se trouve en dehors des zones protégées classiques.
Cependant, Urbain Ngobobo estime que la mise en place des AMECs soit faite sur base de consentement des propriétaires terriens pour conserver cette espèce, aussi touristique et capitale, en cours de disparition.
La promotion des valeurs culturelles et spirituelles ainsi que les droits des peuples autochtones et communautés locales, des moyens aussi efficaces pour la préservation de la biodiversité en RDC
Les données satellitaires dont dispose Juardc.info, indiquent que des multiples cas (caractéristiques) de déforestation sont de plus en plus remarquables dans le nord de la République Démocratique du Congo. Les zones protégées, comme la réserve de faune à okapis et Bili-Uéré, ne semblent pas épargnées par la perte du couvert forestier. Les principales causes dont l’exploitation forestière, la production de charbon, l’agriculture et l’exploitation minière informelle seraient, d’après nos sources, accentuées par l’inaction du gouvernement.
Néanmoins, la province de Maniema dispose de plusieurs initiatives, sites APAC pour mieux dire, notamment l’APC IMAME, SANGE, etc., qui présentent des grandes valeurs pour la biodiversité (crocodiles, bonobos, pangolins, géants, …) ainsi que d’importantes valeurs culturelles et spirituelles.
RD Congo : Capitaliser les autres mesures de conservation efficaces par zone et reconnaître le rôle des communautés locales au centre d’un dialogue national https://t.co/zjZ7W9kbh4 via @JuaRdc@UICN_PACO @IccnRdc @RdcApem @environnementca
— Jua Congo Initiative (@JuaRdc) May 22, 2023
Monsieur Darius Ndarabu, représentant les communautés de Maniema, chef coutumier des APAC dans le Kasaï et chef de groupement des Bangengele dans le Maniema précise que parmi les valeurs culturelles et spirituelles figurent l’utilisation des AMECs comme lieux d’adoration et de connexion avec les ancêtres, les lieux d’initiation, des cérémonies et des rites culturels.
Sa majesté Chef Elenge Jacob du territoire de Walikale est revenu sur l’importance du pouvoir coutumier dans la conservation. Il souligne que dans sa juridiction, la protection de la nature par la réglementation coutumière se résume à trois niveaux notamment l’interdiction formelle des ressources (coupe de makala), le Kukulika, une sorte de sensibilisation à ne pas adopter un quelconque mode d’usage abusif et en fin la protection des ressources précieuses par leur isolement.
Tech4Nature, une méthode qui accompagne les autochtones dans la préservation de la biodiversité
Les activités de déforestation montrent une prolifération de défrichage des réserves et parcs nationaux en République Démocratique du Congo. Certaines parties les plus éloignées connaissent une vague d’intrusions croissantes grignotant la forêt tropicale petit à petit et toujours plus loin. Les menaces pesant incluent l’expansion de l’agriculture, l’afflux de nouveaux arrivants dans les aires protégées, l’exploitation minière aurifère et le braconnage.
Cependant, les outils Tech4Nature visent le suivi écologique et la conservation à distance. L’essentiel de ses informations est basé sur l’utilisation des différents outils permettant un suivi écologique ou une conservation à distance. Il s’agit bien évidemment des outils tels que Collect Earth, Earth Ranger, l’application MAPEO, CWT, et AgroptimAl.
A en croire Madame Nadège Cirezi, consultante, l’outil Collect Earth a été mis en place par la FAO pour la surveillance des changements d’affectation des terres, analyse du couvert végétal. En bref, c’est une forme d’inventaire en ligne à travers des images satellites. L’outil Earth Ranger présenté par Ella Borgne en charge des partenariats de l’organisation, recueille, intègre et affiche toutes les données de télédétection historiques et disponibles et le combine avec le rapport de terrain pour fournir une vue unifiée des animaux sauvages. Cela permet de surveiller et étudier les mouvements de la faune dans les écosystèmes.
L’application MAPEO présentée par Sara Bernard de PNUE-WCM, à son tour, a été conçue pour cartographier des limites des territoires, principalement ceux occupés par les peuples autochtones et communautés locales. Hervé Kimoni du programme de l’USAID en RDC est par la suite revenu aux CWT outils qui d’après lui permettent de mettre en place les systèmes d’alerte et sensibilisation, de surveillance des espèces, d’inventaire des produits fauniques et système permanent de surveillance de la chaîne des valeurs de la viande de brousse.
La prise en compte des droits des communautés locales, l’identification et la reconnaissance des textes juridiques des AMECS demeurent l’une de stratégies qui pourront aider à atteindre l’objectif 30X30, catalyseur de la conservation inclusive de la biodiversité en République Démocratique du Congo, selon les acteurs et parties prenantes impliquées dans la promotion des initiatives ayant un effet sur la conservation in situ de la biodiversité en dehors des aires protégées classiques.
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C’est formidable de voir que les communautés locales jouent un rôle si important dans la protection de notre environnement. Leur connaissance ancestrale est une richesse peut vraiment contribuer à bien conserver notre biodiversité.
Bien sûr, c’est beau de parler de valeurs culturelles, mais tant que les intérêts économiques priment, je doute que la situation s’améliore vraiment.
Il faut aller au-delà des discours. Des mesures concrètes doivent être prises pour soutenir financièrement ces communautés et les équiper pour lutter contre le braconnage et la déforestation.
Le gouvernement doit renforcer les lois protégeant les aires protégées et punir sévèrement les contrevenants. C’est la seule manière de faire respecter les droits de la nature.
Nos ancêtres nous ont transmis cette terre. Nous avons le devoir de la protéger pour les générations futures. Mais nous avons besoin du soutien de tous.
La technologie peut être un allié précieux pour la conservation. Il faut continuer à développer des outils comme Tech4Nature pour mieux surveiller nos forêts.
Une invitation aussi aux touristes de payer un peu plus pour soutenir des initiatives qui protègent la biodiversité, car c’est bon pour tout le monde.
Les populations locales souffrent souvent de la pauvreté. Il faut trouver des solutions qui permettent de concilier conservation et développement économique.
Les études scientifiques montrent clairement que les aires protégées gérées par les communautés locales sont souvent plus efficaces que celles gérées par l’État.
Les sociétés minières continuent d’exploiter nos ressources sans se soucier de l’environnement. Il faut les tenir responsables de leurs actes.
Nous, les jeunes, voulons un avenir où la nature est préservée. Nous devons agir maintenant pour changer les choses.
La communauté internationale doit soutenir les efforts de conservation en RDC. C’est une question d’intérêt mondial.
Nos coutumes nous lient à la nature. Malgré tout, sachons que nous ne pouvons pas vivre sans elle.
La nature est une création divine, chaque personne a le devoir de la protéger.
Malgré tous les efforts, je crains que la déforestation ne soit déjà trop avancée pour être stoppée.
Les initiatives comme les APAC montrent qu’il y a de l’espoir. Il suffit de croire en nous-mêmes et de travailler ensemble.
Il faut trouver un équilibre entre les besoins des populations locales et la protection de la biodiversité.
La conservation peut être une source de revenus pour les communautés locales grâce au tourisme et à d’autres activités durables.
Les forêts de la RDC ont une histoire millénaire. Nous ne pouvons pas les laisser disparaître.
Le gouvernement doit mettre en place une politique pour la protection de l’environnement et le développement durable.
Il est important de donner la parole aux communautés locales et de mettre en lumière leurs initiatives.
La nature est une source d’inspiration infinie. Nous avons aussi le devoir de la protéger pour les générations futures.
Une agriculture respectueuse de l’environnement est aussi très important pour nous permettre de vivre en harmonie avec la nature.
Quid des rivières ? Beaucoup ne lle savent pas, mais sa assure aussi notre survie. Malheureusement tout se déteriore.
Les chasseurs dans certaines parties du congo doivent limiter la chasse pour préserver les espèces.
Tous congolais nous sommes les gardiens de la forêt et nous ne laisserons personne la détruire.
La biodiversité de la RDC est unique au monde. Nous devons tout faire pour la préserver.