Ce matin du 1er mai 2024, le tronçon routier relié Bagira à Kabare est le théâtre de perturbations . Des conducteurs de camions ont engagé une action de protestation contre l’augmentation soudaine des taxes sur la barrière il y a de cela une décennie, proposition censée soutenir l’entretien de cette voie routière.
L’activité habituelle sur ce tronçon qui transverse le territoire fut entravée par un mouvement de grève . Les chauffeurs s’opposent à l’inflation de la taxe de passage, initialement fixée à 2500 FC, et qui atteint désormais 3500 FC par véhicule.
La colère des conducteurs est d’autant plus palpable qu’ils se trouvent dans une situation où ils doivent s’acquitter de taxes à plusieurs niveaux. Le portefeuille des transporteurs est en effet touché par une taxation semblant redondante: non seulement ils doivent régler les 3500 FC à la barrière, mais ils sont également soumis à une taxe de 3000 FC exigée par la chefferie par camion. « Se voir imposer un prix encore plus élevé pour passer la barrière est inacceptable, surtout après l’investissement dans l’achat du camion », disent-ils.
Au-delà de la hausse des frais, c’est toute la gestion de cette barrière qui est remise en question. La société civile de Cirunga s’élève contre ce qu’elle qualifie de mauvaise gestion et met en garde contre un risque de rupture de la communication entre la ville de Bukavu et le territoire de Kabare. « Un pont de moins de dix mètres, situé à proximité de la barrière , est sur le point de s’effondrer » alertent-ils, ce qui pourrait aggraver encore le problème.
Les autorités sont donc placées face à un double défi : répondre aux doléances légitimes des transporteurs et prévenir l’effondrement imminent d’une infrastructure . Le devenir de ce tronçon routier s’avère essentiel tant pour la sécurité des usagers que pour la continuité des flux commerciaux et humains entre Bagira et Kabare.
Par Lucien Migabo Aganze