Un atelier de deux jours s’est tenu à Ibanda, dans la province du Sud-Kivu, du 23 au 24 juillet 2024, pour recueillir les avis des victimes, des associations de soutien aux victimes et des acteurs de la société civile sur la réparation et les politiques à adopter dans le cadre de la justice transitionnelle en République démocratique du Congo (RDC).
Organisé par le Fonds national de réparation des victimes (Fonarev), cet atelier a réuni des participants déterminés à faire entendre leur voix et à comprendre les mécanismes de réparation qui pourraient leur être offerts.
Des discussions riches et des recommandations concrètes
Le modérateur de l’atelier a présenté les différents piliers de la réparation, en soulignant leur importance pour la réconciliation et la reconstruction. Les participants ont ensuite pu partager leurs idées et leurs préoccupations concernant leurs attentes vis-à-vis du Fonarev.
« Nous sommes venus consulter la base car nous ne pouvons rien faire sans l’avis des victimes« , a déclaré Viviane Kitete, cheffe de division chargée de la réparation au sein du Fonarev. « Cette consultation nous permettra d’améliorer notre politique de réparation. »
Les victimes ont exprimé des besoins spécifiques en matière de réparation, soulignant l’importance de reconnaître et de compenser les injustices qu’elles ont subies. Les travaux en groupes ont permis aux participants de formuler des recommandations concrètes, dans l’espoir qu’elles seront prises en compte par le Fonarev.
Des inquiétudes sur l’abandon de certains piliers de la justice transitionnelle
Des membres de la société civile ont exprimé leur inquiétude quant à l’abandon de certains piliers fondamentaux de la justice transitionnelle, tels que la vérité, la justice et la garantie de non-répétition. « Il est impératif que ces piliers soient intégrés dans le processus de réparation pour garantir une véritable justice aux victimes« , a déclaré Epimak, un membre de la société civile.
Moïse Kamangara, superviseur terrain du Fonarev, a clarifié certaines confusions concernant le terme « génocost« . Il a souligné que le génocost ne doit pas être perçu comme un concept économique, mais comme une réalité où les richesses naturelles du pays, telles que les minerais, sont à l’origine des conflits et des violences qui frappent la population.
Un appel à une implication plus forte des victimes
L’atelier a permis d’identifier plusieurs pistes d’action pour améliorer le processus de réparation. Les participants ont insisté sur l’importance d’impliquer davantage les victimes dans les décisions qui les concernent, afin que leurs voix soient entendues et que leurs besoins soient satisfaits.
Les échanges entre les victimes, les acteurs de la société civile et les représentants du Fonarev ont témoigné d’une volonté commune de travailler ensemble pour un processus de réparation juste et équitable.