Dans un communiqué rendu public ce jeudi 8 Août 2024, la société civile congolaise a exprimé sa profonde préoccupation face à la situation sécuritaire dans les provinces du Nord et Sud Kivu. Tout en saluant les efforts de médiation du Président angolais, les organisations de la société civile dénoncent avec fermeté les agressions répétées du Rwanda et les opérations conjointes avec les FARDC qui ont entraîné des souffrances inouïes pour les populations civiles.
Les signataires du communiqué soulignent que la question des FDLR est instrumentalisée par le Rwanda pour justifier ses ambitions expansionnistes et le pillage des ressources naturelles congolaises. Ils rappellent les nombreuses atrocités commises lors des opérations militaires conjointes, notamment les viols, les massacres et les déplacements de populations.
La société civile dénonce également l’attitude ambivalente de l’Ouganda qui, tout en participant à l’opération Shujjaa, apporte son soutien au M23. Cette situation a pour conséquence de disperser les groupes armés sur le territoire national plutôt que de les neutraliser.
Le piège des FDLR et les conséquences humanitaires
La société civile rappelle que les opérations militaires conjointes contre les FDLR ont principalement servi de couverture à des pillages systématiques des ressources naturelles et à des exactions contre la population civile. Les chiffres sont éloquents : plus de 70 000 femmes violées et de nombreuses pertes en vies humaines.
L’échec de l’opération SHUJAA et le double jeu de l’Ouganda
L’opération conjointe FARDC-UPDF baptisée SHUJAA, censée neutraliser les ADF, s’est soldée par un échec cuisant. Les ADF ont été dispersés à l’intérieur du territoire congolais, tandis que l’Ouganda, tout en participant à cette opération, soutient en parallèle le M23.
Face à cette situation, la société civile exige le retrait immédiat des militaires rwandais et ougandais du territoire congolais et appelle à une révision profonde des stratégies diplomatiques. Elle dénonce les manœuvres de victimisation du Rwanda et met en garde contre les risques d’une balkanisation du pays.
Les craintes d’une balkanisation
La proposition d’instaurer des zones tampons sous contrôle de forces neutres suscite de vives inquiétudes. La société civile craint que le gouvernement congolais ne perde le contrôle de ces zones, ouvrant ainsi la voie à une partition du pays.
La société civile congolaise lance un appel à la vigilance et à la mobilisation de tous les acteurs nationaux et internationaux pour faire face à cette grave crise. Elle appelle le gouvernement à prendre des mesures fortes pour protéger l’intégrité territoriale et la souveraineté du Congo.