À Bukavu, ce 5 août 2024. Les plaies du passé s’ouvrent à nouveau. Plus de vingt ans après le tragique massacre de Gatumba, qui a endeuillé de nombreuses familles congolaises, une nouvelle lueur d’espoir vient d’être allumée. En effet, les avocats du Barreau, maîtres Claude Bagayamukwe et Dominique inchauspe, ont déposé une plainte auprès de l’auditorat militaire supérieur de Bukavu, réclamant justice pour les victimes de ce crime odieux.
Cette initiative, qui intervient à la suite des commémorations du génocost , témoigne de la volonté de ne pas laisser dans l’oubli ces événements douloureux. « Les massacres commis en 2004 à Gatumba par certains éléments des forces de l’ordre de la RDC n’ont jamais été poursuivis ni dénoncés. Nous demandons aux plus hautes autorités de faire en sorte que justice soit rendue », a déclaré maître Claude Bagayamukwe lors d’une conférence de presse.
L’impunité, un fardeau lourd à porter
Le massacre de Gatumba, où des dizaines de civils ont été froidement assassinés, reste une plaie béante dans la mémoire collective. Les auteurs présumés, principalement issus des forces de l’ordre, ont bénéficié d’une impunité quasi totale, alimentant ainsi un sentiment d’injustice profond chez les victimes et leurs proches.
« Les victimes ont besoin de savoir ce qui s’est réellement passé et d’obtenir justice. Il est important que de tels événements ne se reproduisent plus », a souligné maître Dominique inchauspe. Les avocats insistent sur le fait que la justice ne se limite pas à la condamnation des coupables, mais doit également permettre aux victimes d’obtenir des réparations pour les souffrances endurées.
Un appel à la responsabilité des autorités
En déposant cette plainte, les avocats lancent un appel pressant aux autorités congolaises, les exhortant à assumer leurs responsabilités et à mettre fin à l’impunité. Ils demandent à l’auditorat militaire supérieur d’instruire ce dossier avec diligence et de ne pas le laisser s’enliser dans les méandres de la justice.
« Nous sommes conscients que la plainte a été déposée, mais nous demandons aux services administratifs de l’auditorat du Sud-Kivu de ne pas ignorer ce dossier et d’agir avec diligence. Le silence sur cette affaire serait inacceptable », a martelé maître Claude Bagayamukwe.
Une lueur d’espoir
Alors que le Sud-Kivu continue de faire face à de nombreux défis, cette nouvelle plainte représente une lueur d’espoir pour les victimes et leurs familles. Elle témoigne de la détermination de la société civile à ne pas renoncer à la quête de justice et de vérité.
Les avocats du Barreau restent mobilisés et comptent bien poursuivre leur combat jusqu’à ce que justice soit rendue. Leur action est un rappel poignant que le passé ne peut être effacé et que les crimes contre l’humanité doivent être punis.