La République démocratique du Congo, et plus particulièrement sa capitale Kinshasa, a fait une cour assidue aux investisseurs chinois lors du Forum économique RDC-Chine qui s’est tenu à Beijing ce mercredi 4 septembre 2024. Le gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba, a saisi cette occasion pour mettre en avant le potentiel économique de la mégapole congolaise, tout en soulignant l’urgence de ses besoins en matière d’infrastructures.
Plus de 300 investisseurs ont répondu présent à cet événement, attirés par les perspectives de croissance offertes par le marché congolais. Les discussions ont porté sur une large palette de secteurs, de l’énergie aux infrastructures en passant par les technologies de l’information.
Kinshasa, un chantier géant
La ville de Kinshasa, avec ses quelque 15 millions d’habitants, est confrontée à des défis colossaux : embouteillages chroniques, manque d’eau potable, insalubrité… C’est précisément ce tableau, aussi sombre soit-il, qui a été présenté aux investisseurs chinois. « Kinshasa est un chantier géant qui attend d’être construit », a souligné le gouverneur Bumba, appelant les entreprises chinoises à s’impliquer dans des projets à fort impact social.
Des attentes élevées
Les autorités congolaises espèrent que ce forum marquera un tournant dans les relations économiques entre les deux pays et se traduira par des investissements concrets dans les prochains mois. Les entreprises chinoises, de leur côté, voient en la RDC un marché prometteur, riche en ressources naturelles et disposant d’une main-d’œuvre abondante.
Cependant, certains observateurs restent prudents. « Les promesses d’investissement sont nombreuses, mais il faut désormais passer de la parole aux actes », souligne un analyste économique basé à Kinshasa. Les investisseurs chinois, tout comme leurs homologues occidentaux, sont attentifs au climat des affaires et à la stabilité politique du pays.
Les enjeux de la coopération sino-congolaise
Au-delà des intérêts économiques, la coopération sino-congolaise soulève également des questions plus larges sur le rôle de la Chine en Afrique. Pékin est devenu un partenaire économique majeur pour de nombreux pays africains, notamment en finançant de grands projets d’infrastructures. Mais cette présence croissante suscite aussi des inquiétudes quant à la dette extérieure des pays africains et à l’impact environnemental de certains projets.
Le forum de Beijing a été l’occasion pour les deux parties de réaffirmer leur volonté de renforcer leur partenariat, tout en cherchant à le rendre plus équilibré et durable.