Une rencontre tenue à Kolwezi ce jeudi 26 septembre au vendredi 27 septembre 2024 , entre le Réseau de Protection du Lualaba et une délégation de Kinshasa, dans le cadre du programme PPDDH, a mis en lumière les défis colossaux auxquels sont confrontés les défenseurs des droits humains (DDH) dans cette province.
Un espace civique sous pression
Au cœur des préoccupations exprimées, on retrouve la détérioration de l’espace civique. Les DDH sont de plus en plus victimes de menaces, d’intimidations, de torture et d’autres violations graves de leurs droits. Ces actes de répression ont pour effet de museler les voix dissidentes et de restreindre considérablement la liberté d’expression et d’association.
Un enclavement qui entrave l’action humanitaire
L’enclavement de la province constitue un autre obstacle majeur à l’exercice des droits humains. L’état des routes, particulièrement dans les zones rurales, rend extrêmement difficile le suivi et la documentation des violations. Les DDH peinent à accéder aux communautés les plus vulnérables et à leur apporter l’aide nécessaire.
Une communication internationale entravée
Les organisations de la société civile du Lualaba rencontrent également des difficultés considérables pour communiquer avec les réseaux de protection internationaux. Cet isolement les empêche de bénéficier de l’expertise et du soutien de leurs pairs à l’étranger.
Bahati Rubango, defenseurs des droits de l’homme et membre de la délégation de Kinshasa, a plaidé avec force pour le désenclavement de la province.
Selon lui, la construction d’un aéroport international moderne et de raffineries des matières premières permettrait non seulement de stimuler l’économie locale en créant des emplois, mais aussi de faciliter les échanges avec le monde extérieur et d’améliorer la situation des droits humains.
Des besoins humanitaires criants
Outre les violations des droits humains, la province du Lualaba est confrontée à d’importants besoins en matière de services sociaux de base. Le manque d’accès à l’eau potable, à l’électricité et aux soins de santé constitue un véritable frein au développement humain en ville mais surtout dans le milieu rural.
Les questions socio-économiques, les infrastructures et la situation des droits humains en RDC ne peuvent pas être résolues de manière isolée. Il est essentiel d’engager un dialogue à tous les niveaux : national, régional et international. Cette province fait face à des défis de développement , ainsi qu’à des violations des droits humains. Les services sociaux de base, tels que l’accès à l’eau et à l’électricité, nécessitent impérativement une communication avec l’extérieur pour être améliorés, déclare Bahati Rubango lors de cette rencontre .
Les recommandations du réseau
À l’issue de cette rencontre, le réseau de protection des DDH a formulé plusieurs recommandations, notamment :
- Renforcement de la protection des défenseurs des droits humains : mise en place de mécanismes de protection efficaces, enquêtes approfondies sur les violations, poursuites judiciaires des auteurs.
- Amélioration de l’accès à la justice: soutien aux victimes, renforcement de l’indépendance de la justice.
- Désenclavement de la province : investissements dans les infrastructures routières, aéroportuaires et énergétiques.
- Renforcement de la coopération internationale: soutien financier et technique aux organisations de la société civile, facilitation des échanges avec les réseaux internationaux.
Les défenseurs des droits humains du Lualaba sont confrontés à de multiples défis qui entravent leur action. L’enclavement de la province, les menaces et les violations des droits humains sont autant d’obstacles qui nécessitent une attention de la part des autorités et de la communauté internationale.
