Dans le cadre du programme Just Future, SOS IJM, en partenariat avec le Women’s International Peace Center, a organisé une Tribune d’Expression Populaire ce samedi 26 octobre 2024 à Kavumu, dans le territoire de Kabare, province du Sud-Kivu. Cette initiative vise à faire entendre les voix des jeunes, des femmes et des personnes vivant avec un handicap dans le processus de justice transitionnelle.
Les jeunes et les femmes présents à cette tribune ont exprimé un vif intérêt pour la justice concernant les crimes commis dans leur pays, Leur appel à la justice a été fort .
Manque d’Information sur la Justice Transitionnelle
Dès le début de l’événement, un constat a été fait : le manque d’information sur les mécanismes de justice transitionnelle. SOS IJM a alors engagé des échanges pour éclairer les participants sur ce sujet complexe, ainsi que sur la loi Fonarev et ses objectifs.
Patrick Bigimba, chargé de programme chez SOS IJM et modérateur de l’événement, a souligné l’importance d’impliquer les femmes, les jeunes et les personnes vivant avec un handicap, souvent ignorées dans ces processus. « L’idée était de faire entendre leur voix dans cette démarche« , a-t-il déclaré. Il a ajouté que « nous voulons que ces groupes puissent participer activement à la mise en œuvre de la justice transitionnelle, afin que la réparation soit centrée sur les victimes grâce à l’inclusion. »
Échanges Constructifs
Des éclaircissements ont émergé lors des séances de questions-réponses. Les échanges ont permis aux participants de mieux comprendre comment la justice transitionnelle sera mise en œuvre et comment sensibiliser un public plus large à cette question .
Seraphin Mulume, président de l’Association des Victimes de Massacres, a insisté sur l’importance d’impliquer les jeunes dans ce processus : « Nous devons nous mobiliser tous car nous sommes des victimes. Les massacres commis méritent justice et réparation. On ne peut pas croiser les bras, » a-t-il affirmé.
Christine Mapando Nzibonera, elle-même victime des massacres, a partagé son douloureux témoignage : « Mon mari a été brûlé vif et mon frère tué. Je ne peux décrire la souffrance que j’ai endurée. Toutes les femmes doivent se mobiliser pour trouver des leaders qui nous représenteront dans ce processus. Notre voix doit être entendue, » a-t-elle déclaré avec émotion.
Cette Tribune d’Expression Populaire a ainsi permis de poser les bases d’une participation éclairée des victimes dans le processus de justice transitionnelle, tout en soulignant l’importance de l’inclusion de tous les groupes sociaux concernés.