RD Congo/SOS-IJM asbl : Echange de plaidoyer avec les députés provinciaux, bientôt le Sud-Kivu sera doté d’un édit portant protection des sites des massacres !

Rédaction Centrale
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Les députés provinciaux et les OSC du Sud-Kivu en atelier de plaidoyer organisé par SOS IJM

« Un peuple sans histoire, est un peuple sans avenir », dit-on. Le bureau de l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu, les députés provinciaux et des acteurs de la société civile ont échangé sur la proposition d’édit portant identification, sécurisation et entretien des sites des massacres au Sud-Kivu depuis 1996. C’est au cours d’un atelier de plaidoyer organisé le jeudi 6 octobre 2022 à Bukavu, par l’Organisation SOS Information Juridique Multisectorielle (SOS-IJM asbl) dans le cadre du programme Just Future.

« La confiance et la conviction que nous portons en vous nos élus nous poussent aujourd’hui à vous appeler à réécrire l’histoire. L’histoire de notre province, l’histoire de nos souffrances, l’histoire de nos espoirs en alignant et en votant cette proposition d’édit qui porte sur l’identification et la sécurisation de tous ces sites des massacres afin que la population du Sud-Kivu puisse honorer ses morts en paix », a déclaré Maître Huguette Matabaro, chargée de lobby et plaidoyer au sein de SOS-IJM asbl.

Dans son speech, Maître Huguette Matabaro, a démontré qu’à ce jour, les victimes des massacres et d’exactions au Sud-Kivu, ainsi que les survivants des violences sexuelles continuent à réclamer justice et réparation.

« Différents travaux menés par les organisations de la société civile démontrent au vu des témoignages reçus de victimes dans plusieurs sites des massacres tels que Katogota, Kasika, Kaniyola et Makobola, qu’il est nécessaire de respecter le devoir de mémoire de tous ceux qui ont disparu. Voilà pourquoi nous saluons en ce jour l’initiative de l’honorable Homer Bulakali, qui s’est donné la peine de réfléchir et de reproduire malgré sa qualité de médecin, une proposition d’édit portants identification, sécurisation et entretien des sites des massacres perpétrés au Sud-Kivu depuis 1996 », a-t-elle déclaré.

SOS-IJM a rappelé aux députés provinciaux combien cette initiative est d’autant plus louable, car plusieurs de ces sites ont été déjà violés, profanés et même vidés. Nombreux ne sont pas encore identifiés et certains sont en voie de disparition, à en croire cette organisation de défense des droits humains.

En prenant la parole, Maître Norbert Bisimwa Yabe Ntayintunda, vice-président du bureau de l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu, a encouragé l’initiative en appelant ses collègues députés à y apporter des idées afin qu’elle aboutisse à des bons résultats.

« Invités ici entant que députés provinciaux, nous devons nous prononcer sur la recevabilité et le fondement de cette proposition, nous allons devoir donc entreprendre ces échanges. Sous d’autres cieux, c’est une question qui devrait être examinée par l’assemblée nationale pour honorer la mémoire de toutes ces victimes, je ne dirai pas des massacres, mais plutôt des guerres, parce que massacres ont eu lieu, mais la guerre continue et il y a des milliers des personnes des Congolaises et Congolais qui continuent de tomber sous les coups de balles », a-t-il dit.

Pour sa part, le député provincial Homer Bulakali, initiateur de cet édit, reste confiant de la réussite de cette lutte en faveur de la protection des sites des massacres et le devoir de mémoire. Il se réjouit de l’implication des élus provinciaux dans ce processus.

« Nous avons essayé de passer en revue les différents articles de cet édit afin de voir des apports des uns et des autres, tous les collègues députés qui ont été présents et qui sont au nombre de vingt se sont appropriés l’édit, et ils ont même demandé que nous puissions faire diligence afin que l’édit puisse suivre son cours. Du bureau jusqu’aux élus, toutes les couches étaient représentées, y compris même les présidents des commissions et très bientôt nous espérons que la province du Sud-Kivu sera dotée d’un instrument qui est un édit portant protection des sites des massacres et j’espère que ça sera une première pour la République Démocratique du Congo », a-t-il précisé.

De son côté, Raphael Wakenge, Coordinateur de l’Initiative Congolaise de lutte pour la justice et la paix (ICJP), Coordinateur de la coalition congolaise pour la justice transitionnelle et Modérateur du groupe de travail sur la justice transitionnelle dans la province du Sud-Kivu, se dit choqué par des atrocités vécus par la RD Congo. Les organisations de la société civile sensibles à cette question, précise-t-il, demeurent déterminées à soutenir toute initiative allant dans le sens de la recherche de solution pour les crimes passés.

« Nous avons encouragé l’initiative prise par l’Honorable Homer Bulakali qui a élaboré cette proposition d’édit, et qui bénéficie à travers SOS-IJM du Soutien de la société Civile dans la recherche de l’adoption et de la promulgation de ce texte », a-t-il fait savoir.

Les acteurs de la société civile présents à ces assisses, ont salué l’implication des députés provinciaux qui, ajoutent-ils, spontanément, ont répondu à l’invitation et qui se sont intéressés par cette proposition d’édit. Ils disent avoir senti pendant les discussions, de l’intérêt porté par les députés autour de ce texte ; « Nous avons senti qu’ils ont soif que cet édit soit discuté dans la session de septembre, parce que les processus électorales en cours pourrait les empêcher dans le future », ont-ils déclaré à la fin de cet atelier.

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