Bukavu : quand le « népotisme » devient une façon par excellence de s’enrôler

Rédaction Centrale
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L’enrôlement des électeurs a été officiellement lancé le 16 février dernier sur toute l’étendue de la province du Sud-Kivu. Plusieurs irrégularités et désordres sont, cependant, signalés. Plusieurs personnes condamnent, sans ambages, cette situation.

En plus du monnayage des jetons, du tribalisme, le népotisme prend de plus en plus forme dans plusieurs centres d’enrôlement.

Des personnes qui se réveillent depuis 4 heures du matin, voire 5 heures sont obligées de patienter toute la journée pendant que les chefs des centres font passer leurs enfants, épouses, connaissances, au détriment de ces pauvres citoyens.

Le non-respect des personnes vivant avec handicap, les vieillards, les femmes enceintes est également devenu un mode de travail.

Au centre de l’institut Bya’ene par exemple, où la Rédaction de JUARDC.Info s’est rendue ce jeudi 23 février 2023, l’on constate un engouement des personnes débout, d’autres assises sous un soleil de plomb sans même des jetons.

En arrivant à l’intérieur, on remarque que la priorité est accordée aux membres de la famille du chef de centre. Les Opérateurs de Saisie (OPS) sont obligés de commencer par cette catégorie, même sans pièces d’identités.

« Nous avons établi une liste de 200 personnes quand nous sommes arrivés à 5heures, mais jusque-là aucun jeton n’a été distribué. Ce ne sont que les membres de famille du chef de centre qui passent et se font enrôler. On nous dit aujourd’hui que c’est le tour des enseignants. Hier, nous étions encore là, mais on n’est pas passé. », s’exclame une personne rencontrée.

Le Chef de Centre Dunia Makatema Thierry, explique que les personnes de troisième âge, celles vivant avec handicap et les malades étaient programmées pour mercredi 22 février.

« Ces gens étaient alignés pour hier, mais ils veulent juste se victimiser en venant aujourd’hui. Ces gens risquent de me tuer pour rien. Après que cette catégorie des personnes est passée, nous allons maintenant prendre 10 personnes sur la liste de ceux qui attendent depuis hier, et qui ont complété les fiches, en attendant qu’on prenne les enseignants. », dit-il aux OPS.

Même lamentation rapportée au centre de l’Institut Tumaini, dit Bwindi 2, et à Bagira, l’on note ce désordre à l’EP Bangu, Institut de Bagira, …

La centrale électorale au Sud-Kivu a tout intérêt à remettre de l’ordre dans la boutique. A cette allure de népotisme à outrance, il y a lieu de craindre le pire. C’est, sans l’ombre d’un doute, le raté dans ce processus d’enrôlement dont le peu de temps lui imparti pose déjà problèmes. C’est ce que reconnaissent en chœur de nombreux observateurs avertis contactés sur ce sujet alarmant.

Comme on s’en souvient, le rapporteur adjoint de la CENI, Paul MUHINDO, dans son récent séjour à Bukavu, a promis de sérieuses sanctions négatives contre ces agents électoraux véreux.  Wait and see, disent les amis de Shakespeare.

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