« Les boissons fortement alcoolisées sont à la base des multiples cas de violences domestiques à Karambi ». C’est par cette déclaration que les femmes et hommes de Karambi, dans le groupement de Cirunga en territoire de Kabare, ont dénoncé les cas de violences dont ils sont victimes. C’est au cours d’une activité de sensibilisation sur les violences domestiques, organisée le lundi 23 janvier 2023, à Karambi par l’organisation SOS, Information Juridique Multisectorielle (SOS- IJM).
D’après les organisateurs, cette sensibilisation s’est faite dans l’objectif d’amener les femmes et les hommes à comprendre la nécessité de dénoncer le caractère et les actes des violences domestiques.
« Le manque d’information Juridique ainsi que d’un accompagnement pouvant leur permettre de défendre leurs droits fait que plusieurs femmes subissent ces violences domestiques dans le silence et sans moyen intellectuel, matériel ou financier pour pouvoir se défendre », a déclaré Maître Nadine Muderwa, animatrice-Juriste au sein de SOS-IJM asbl.
SOS-IJM fait savoir que cette activité rentre dans le cadre du projet « Voix et leadership des Femmes » ; le consortium Association des Femmes des Médias (AFEM), Fondation Pélagie Muhigirwa (FPM), Karibu Jeunesse Nouvelle (KJN) et SOS Information juridique Multisectorielle (SOS-IJM), mettent en œuvre plusieurs activités dans la deuxième phase du projet.
Les participants à ces assises ont identifié des soucis fréquents auxquels ils sont confrontés chaque jour, non seulement dans les ménages, mais aussi dans les milieux habituels. ces problèmes identifiés peuvent être la source des conflits qui freinent l’évolution psycho-sociale, surtout de la femme.
Les femmes présentes à cette activité ont manifesté des difficultés à s’exprimer librement sur les violences auxquelles elle peut être confrontée dans leur vie quotidienne. Cependant, elles ont insisté sur la consommation des boissons fortement alcoolisées, qui sont à la base des actes de violences domestiques dans cette partie du Sud-Kivu ; “Nous demandons aux autorités de nous aider à mettre fin à la vente et à la consommation des boissons fortement alcoolisées ici chez nous à Cirunga. Des hommes arrivent même à vendre nos habits pour trouver de quoi payer ces boissons”, a imploré une Madame Angelique.
Les questions liées à l’héritage des filles aux biens de la famille, le vol des biens et des vivres dans les champs, l’inceste, l’ivrognerie des jeunes, l’escroquerie, le délaissement d’enfants, le viol, etc. Ont suscité des échanges entre l’orateur et les participants.
Après les échanges, les participants ont formulé différentes recommandations notamment le renforcement de capacités de femmes sur des questions sociales, économiques, électorales, l’implantation des autres cliniques juridiques pour renforcer celle de Cirunga, faire un plaidoyer auprès des autorités pour interdire la production, la consommation et la vente des boissons fortement alcoolisées, l’accompagnement de victimes des violences domestiques et d’autres cas nécessitant l’urgence juridique dans la clinique juridique.
La séance s’est clôturée par un espace d’écoute et des consultations gratuites en faveur de femmes qui ont manifesté de l’intérêt de se faire accompagner. Des problèmes soulevés sont liés à l’héritage, aux conflits fonciers, aux délaissements d’enfants, des mariages non enregistrés, etc.
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