Le consortium Association de Femmes des Médias (AFEM), Karibu Jeunesse Nouvelle (KJN), SOS Information Juridique multisectorielle (SOS-IJM) et la Fondation Pélagie Muhigirwa a organisé ce jeudi 26 janvier 2023 à Bugushu, en territoire de Kabare au Sud-Kivu, un dialogue communautaire sur les violences économiques dans des foyers et leur impact sur les ressources familiales.
Ce dialogue s’inscrit dans le cadre du projet « Voix et leadership féminin », un programme du Centre Carter, exécuté par le consortuim FPM, AFM, KJN, SOS-IJM. Ce dialogue a commencé dans le territoire de Kabare et va permettre l’organisation d’une série de formation et de sensibilisation afin de pouvoir aider toute la communauté à comprendre l’importance de l’émancipation de la femme.
Cette activité a réuni les autorités locales, les femmes et les hommes du milieu qui ont réfléchi sur comment lutter contre ce fléau.
Un sketch qui démontre les différentes violences domestiques et leurs causes a été présenté aux participants venus de différentes entités de Bushumba.
A en croire les organisateurs, selon les statistiques de l’ONU Femmes 2022, en RDC, plus de 56% des femmes sont victimes des violences domestiques, et la province du Sud-Kivu n’y échappe pas.
« Plusieurs cas ont été signalés au courant de l’année 2022 dont l’association des femmes de médias a fait cas. On y a dénombré des femmes qui ont perdu leurs vies après les coups infligés par leurs conjoints… Le dialogue communautaire permet de mettre ensemble toute la couche sociale afin de discuter sur la thématique, d’y réfléchir, de comprendre l’impact de cela au sein de leur communauté et d’en tirer les leçons et de prendre position pour un changement », explique Madame Elodie Nabintu Bisimwa.
Elodie Nabintu Bisimwa fait savoir que l’objectif de cette activité était d’amener la communauté de Kabare Nord à s’impliquer dans la lutte contre les violences économiques qui est une forme des violences domestiques récurrentes dans leur milieu.
«Il était question que la communauté puisse discuter avec les chefs sur les questions en rapport avec les violences économiques qui étaient vraiment récurrentes dans beaucoup de familles, des foyers de ce milieu. On a été très satisfait du fait que cette activité à créer un cadre, mais aussi renforcer celui qui existait déjà entre les habitants et les chefs et sous-chefs de cette entité », a-t-elle dit.
Elle est revenue sur les différentes lois protégeant les femmes notamment la déclaration universelle des droits de l’homme, la charte africaine de droits de l’homme et la constitution de la RDC.
Pour le Chef de Groupement de Bushumba, Benjamin Murhesa, c’est un signe de satisfaction pour l’organisation de cette activité.
« C’est une assise qui nous a donné l’impression que notre communauté est en avancement pour diminuer les différentes violences domestiques que nous subissons du jour au lendemain dans nos villages. J’ai écouté les femmes se lamenter qu’elles ne participent pas dans la gestion de la chose publique et qu’on ne les consulte pas, je crois qu’on va améliorer la situation, mais cependant elles doivent avoir également certaines compétences pour assumer ces fonctions », a-t-il déclaré.
Madame Bijoux Sifa, chargé de programme à la fondation Pélagie a fait un petit témoignage sur Pelagie Muhigirwa et le pourquoi de son nom à la fondation pour encourager les femmes à oser le changement dans leur communauté.
Différents témoignages et expériences des foyers ont été partagés par certaines femmes avant et après avoir intégré la fondation Pélagie Muhigirwa.
