Un dialogue National de Capitalisation des Acquis de la Prise en Compte des Droits des communautés locales dans la mise en œuvre du Cadre Mondial de la Biodiversité s’est tenue du 09 au 11 Mai 2023 à Pullman Hôtel, dans la ville de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo. Au cours de ces assises, différentes parties prenantes ont pris part à un examen approfondi sur la prise en compte des Autres Mesures de Conservation efficaces par zone, afin de contribuer à l’objectif 30×30, qui est le catalyseur de la conservation inclusive de la biodiversité en RDC.
Ce dialogue national s’est consacré sur les critères d’identification, le statut juridique et la définition même des AMCEs en République démocratique du Congo. Il rencontre la mise en œuvre du cadre mondial de la biodiversité en RDC qui consiste en la consécration d’au moins 30% des zones terrestres, côtières et marines, ainsi que des eaux intérieures.
« L’objectif 30×30 vise en fait à dédier à la conservation 30% de surface terrestre et maritime, et cette objectif-là est capitale aujourd’hui pour arriver à endiguer le problème notamment lié au changement climatique, à la dégradation des terres et à la perte de la biodiversité, et donc la RDC est entrain de vouloir valoriser les autres mesures efficaces de conservation pour atteindre le 30% de conservation d’ici en 2030 », a souligné Daniel Mukubi, expert en conservation de la nature au Ministère de l’Environnement et conservation de la nature.
Pourquoi les autres mesures de conservation efficaces par zone ?
Les autres mesures de conservation efficaces par zone (AMCEs) ont fait l’objet de ce dialogue déroulé à Kinshasa. D’aucuns estiment que ces mesures se présentent aujourd’hui comme l’un de meilleurs moyens pour la RDC d’atteindre l’objectif 30×30.
L’atteinte de cet objectif ambitieux passe par la prise en compte des AMCEs, d’où la tenue des assises initiées par l’ Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) sous le financement du GIZ, en appui au gouvernement.
« La RDC est en train de vouloir valoriser les autres mesures efficaces de conservation pour avoir 30% de son territoire consacré à la conservation d’ici 2030. Nous avons rassemblé les organisations des communautés locales, les partenaires techniques et financiers, les institutions publiques pour valoriser les acquis des peuples autochtones », a indiqué Daniel Mukubi.
Les AMCE visent à promouvoir les connaissances traditionnelles en matière de conservation de la nature. Il permet également la reconnaissance légale du rôle et des efforts de différentes parties prenantes dans ce secteur.
Un engagement collectif de contribuer à l’objectif 30×30
« L’ICCN faisant partie de l’Etat congolais, d’office, nous sommes alignés dans cette vision depuis canada, et nous devons nous battre, nous devons travailler, nous devons orienter nos efforts vers l’atteinte de cette vision 30×30 », a déclaré Dedieu Byaombe, Directeur en charge des Parcs nationaux à l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN).
Ces assises de deux jours ont permis aux peuples autochtones de faire entendre leurs désidératas. Ils ont promis d’apporter une pierre à l’édifice afin d’atteindre les objectifs assignés ; « A travers cette dialogue ici, nous sommes venus montrer aussi aux partenaires techniques et financiers que réellement nos efforts là de conservation de la biodiversité doivent être reconnus dans toutes les sphères en lien avec la biodiversité, c’est-à-dire, par exemple avec cet objectif 30×30, on doit reconnaître aussi ces efforts là des communautés et aussi parvenir à la sécurisation de ces aires qui sont protégés par les peuples autochtone », a plaidé Alex Mwenelwata, facilitateur communautaire à l’ONG ANAPAC-RDC, membre du consortium Aires et Territoires du Patrimoine Autochtone et Communautaire (APAC).
La prise en compte des droits des communautés locales, l’identification et la reconnaissance par des textes juridiques des AMCEs demeurent l’une des stratégies qui pourront aider à atteindre l’objectif 30×30, catalyseur de la conservation inclusive de la biodiversité en République démocratique du Congo, peut-on lire dans le rapport général dudit dialogue.
Dans cette démarche, tout le monde apporte sa pierre à l’édifice. Le secteur privé avec les concessions forestières de conservation, les communautés locales et peuples autochtones avec notamment les APAC et la foresterie communautaire.
Le train d’application des AMCEs en marche vers l’objectif 30×30
Durant deux jours, les participants ont exploré le concept afin d’en comprendre les liens, l’alignement et les voies d’accès entre les AMCEs, le Cadre Mondial de la Biodiversité et la Liste verte de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Cette liste actualisée vise à recenser les aires protégées dont la gestion est efficace pour la sauvegarde des espèces et dont la gouvernance respecte des standards établis par cette organisation internationale.
« L’ICCN se réjouit de cette initiative, car seul nous ne pouvons pas relever le défi d’atteindre 30% du territoire consacré à la conservation d’ici à 2030. La capitalisation des aires communautaires et d’autres initiatives qui seront identifiées dans ce dialogue nous aideront à atteindre cet objectif », a rapporté Dedieu Byaombe, directeur en charge des Parcs nationaux à l’ICCN (Institut congolais pour la conservation de la nature).
Lors de la 15ème Conférence des Parties à la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), la RDC avait manifesté son intérêt pour la reconnaissance des AMCE. Le pays a commencé il y a longtemps, la mise en œuvre de diverses stratégies de conservation. Cette démarche a représenté une excellente opportunité pour l’UICN et les autres partenaires d’accompagner le dialogue national avec la prise en compte des peuples autochtones et les communautés locales dans le processus en cours. L’objectif est de faire en sorte que, d’ici à 2030, au moins 30 % des zones terrestres, des eaux intérieures et des zones côtières, ainsi que marines de la RDC soient effectivement conservées.
Il sied de noter que le dialogue national a été organisé par le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) en partenariat avec l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), et financé par l’Agence de Coopération de la République Fédérale de l’Allemagne (GIZ). Il s’appuie sur le travail déjà entrepris par le MEDD et la GIZ et des consultations menées auprès des partenaires locaux et gouvernementaux au cours desquelles les lignes directrices du projet ont été examinées et les AMCE exposées aux parties prenantes, y compris des études de cas réalisées à ce jour.
C’est une bonne initiative! La RDC possède une biodiversité exceptionnelle qu’il faut protéger à tout prix. La participation active des communautés locales est essentiel pour la réussite de ce projet.
Enfin, une reconnaissance officielle des efforts des peuples autochtones! Leur savoir ancestral est une richesse inestimable pour la conservation de la nature.
Je suis optimiste quant à l’avenir de notre pays. En protégeant 30% de notre territoire, nous assurons un avenir meilleur pour nos enfants.
Le partenariat entre le gouvernement, les ONG et les communautés locales doit se passer dans la transparence. C’est ainsi que vous allez réussir à relever ce défi. Sinon, ça serait une exploitation…
Il est temps de mettre en valeur les AMCEs. Ces mesures sont un atout pour le développement durable de notre pays.
Je suis fier de voir que la RDC s’engage ainsi pour la protection de l’environnement. C’est un signal fort pour la communauté internationale.
Des belles paroles, mais est-ce que cela se concrétisera sur le terrain? J’ai déjà entendu beaucoup de promesses..
Il faudrait davantage communiquer sur les AMCEs pour sensibiliser la population.
Comment vont-ils s’assurer que les communautés locales bénéficient réellement de cette initiative et ne sont pas simplement des figurants?
Comment va-t-on faire respecter les nouvelles réglementations? Les moyens de contrôle sont-ils suffisants?
30% de la surface terrestre, c’est ambitieux. J’espère que les moyens financiers seront suffisants pour atteindre cet objectif.
Il faut impliquer davantage les jeunes dans ce projet. Ils sont l’avenir de notre pays.
Je suis inquiet pour les populations qui vivent dans les zones à protéger. Quelles seront les conséquences pour leur mode de vie?
La corruption est un frein à la bonne gestion des ressources naturelles. Comment lutter contre ce fléau?
Pourquoi ne pas créer des éco-tourismes pour financer la conservation des zones protégées?
Il faudrait développer des technologies adaptées pour surveiller les zones protégées à distance.
Il serait intéressant de mettre en place des programmes d’échange entre les communautés locales et les scientifiques.
Les médias ont un rôle important à jouer dans la sensibilisation, parce que personne n’en parle !
C’est une excellente initiative ! La RDC montre une fois de plus qu’elle est consciente de l’enjeu environnemental mondial. En impliquant les communautés locales et en reconnaissant leurs pratiques traditionnelles de conservation, le pays pose les bases d’une gestion durable de ses ressources naturelles. J’espère que cette dynamique se poursuivra et que des actions concrètes suivront rapidement. Il est essentiel de soutenir ces projets et de sensibiliser l’opinion publique à l’importance de préserver la biodiversité.
La RDC est un modèle pour l’Afrique. J’espère que d’autres pays suivront cet exemple.
Enfin, une bonne nouvelle! Peut-être qu’un jour, je pourrai revoir des gorilles dans leur habitat naturel.
La communauté internationale gagne quoi en apportant son soutien financier et technique à la RDC?
C’est une belle opération de communication, mais je ne suis pas convaincu que cela changera grand-chose sur le terrain.
J’espère qu’ils vont trouver un moyen de protéger les okapis des braconniers!
Il serait intéressant de comparer les expériences de la RDC avec celles d’autres pays qui ont mis en place des politiques similaires
Avec 30% de la surface terrestre protégée, la RDC va devenir le nouveau paradis des écologistes!
Les politiques de conservation sont souvent au service des intérêts des pays industrialisés.
Je crois en la capacité de la RDC à relever ce défi. Nous avons les ressources naturelles et le potentiel humain pour y parvenir.
En protégeant la nature, nous protégeons notre propre avenir.
Je crains que les communautés locales soient les premières victimes de ces mesures de conservation.
Cette initiative est une étape importante vers un avenir plus durable pour notre planète.
La conservation de la biodiversité, c’est bien plus qu’une simple question environnementale. C’est une question de valeurs, d’identité et de spiritualité.
C’est encourageant de voir que la RDC s’engage pour la conservation de sa biodiversité. Cependant, j’aimerais en savoir plus sur les mécanismes concrets qui seront mis en place pour identifier et reconnaître légalement ces AMCEs. Comment s’assurer que les communautés locales bénéficieront réellement de cette initiative et ne seront pas simplement utilisées comme des figurants ? De plus, quels sont les moyens financiers prévus pour soutenir ces projets sur le long terme ? Il est important de ne pas se contenter de belles déclarations et de passer à l’action.