Après 4 jours d’intenses travaux à l’Institut National du Travail Social de Kinshasa, la crème scientifique de cet alma mater, opérationnel dans sept provinces de la RDC, réunie en Assemblée Générale Ordinaire autour de Monsieur Kabongo Malu Emmanuel, Président du Conseil d’Administration des Instituts Nationaux du Travail Social en RDC (CA-INTS) en sigle, a livré, vendredi 24 juin 2023, le contenu des recommandations de ces premières assises élargies aux Directeurs Généraux des INTS.
Du 20 au 23 juin 2023, des réflexions autour du thème : «Coordination des INTS et réussite de la mise en œuvre du système LMD en Travail Social» ont permis aux participants de tabler sur des questions profondes inhérentes au fonctionnement des INTS, à la valorisation du Travail Social et de l’implémentation du système LMD dans les établissements supérieurs des INTS.
Les deux premières journées étaient consacrées sur l’état des lieux des INTS, tandis que les deux dernières journées étaient centrées sur le renforcement des capacités des participants sur le système LMD animé par le Professeur NIYONSABA SEBIGUNDA Edson, Directeur Général de l’Institut Supérieur de Commerce de Kinshasa.
Ainsi, après un état des lieux des INTS sur les aspects Infrastructures, Enseignements, Administration et Finances, des recommandations ont été formulées aux INTS, au CA-INTS ainsi qu’au ministère de tutelle pour des INTS efficaces et efficients.
Parmi ces recommandations, les INTS doivent veiller au strict respect d’application du nouveau système et programme LMD dans leurs institutions respectives. Le Conseil d’Administration des INTS est tenu à disponibiliser la documentation liée au programme d’enseignement LMD dans les INTS tandis que le ministère des Affaires Sociales Actions Humanitaires et Solidarité Nationale, en sa qualité de Ministère de tutelle doit accompagner les INTS pour la réussite des objectifs assignés.
Au vu de ces quelques recommandations, l’Assemblée Générale Ordinaire a décidé entre autres de ce qui suit:
• L’organe exécutif du Conseil d’Administration des Instituts Supérieurs du MINAS change du Secrétariat Exécutif au Secrétariat Permanent;
• La mutation du système GLMD au système LMD est un impératif pour tous les INTS.
Bien avant cela, le Président du Conseil d’Administration, à l’ouverture des travaux au CEPAS, à Kinshasa-Gombe, avait démontré l’intérêt pour les participants à ne ménager aucun effort pour valoriser le Travail Social en RDC.
Cette discipline et pratique professionnelle de par sa définition promeut le changement et le développement social, la cohésion sociale, le pouvoir d’agir et la libération des personnes. Couverture de la santé universelle, gratuité de l’enseignement, pour ne citer que cela, sont ces quelques aspects qui nécessitent un accompagnement par les métiers du Travail Social.
Ainsi, il a été établi noir sur blanc par Monsieur Kabongo Emmanuel que le paradigme, «le peuple d’abord» ne peut en aucun cas se faire de lui même. Seul l’assistant social peut l’accompagner, surtout dans le contexte actuel du pays où la vulnérabilité est très palpable au sein de la population depuis ces 50 dernières années.
Raison pour laquelle dans son interview accordée à la presse, le Professeur Emmanuel Kabongo Malu, Président du Conseil d’Administration a largement insisté sur la présence des intervenants sociaux dans tous les domaines de la vie quotidienne.
«Vous savez qu’au jour d’aujourd’hui, il y a des femmes enceintes qui ne savent pas que dans des hôpitaux généraux, elles peuvent accoucher gratuitement. Donc, il faut des gens ; des intervenants sociaux qui arrivent sur place et leur disent … venez madame…. Comme des enfants, moi je connais mes petits enfants qui vont à l’école et te disent le maitre m’a mal gardé… Je crois qu’il m’a chassé… Même à l’école, je crois qu’il faut qu’il y ait les assistants sociaux qui sont là pour aider nos enfants à recouvrer leurs droits à l’enseignement gratuit. Même dans les hôpitaux, même en prison, donc au jour d’aujourd’hui il y a une vraie nécessité avec toute une frange de la population congolaise qui est en errance sur des frontières» a t-il souligné.
Toutefois, il convient de noter que les INTS fonctionnent actuellement dans 7 provinces dont: Kinshasa, Kwilu, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema, Sankuru, Équateur.
«Je crois qu’il est un moment où il faut affirmer que les Instituts Nationaux du Travail Social connaissent actuellement un essaimage. On les place dans plusieurs provinces qui connaissent une grande vulnérabilité de la population. Et cet essaimage est fait pour répondre à des besoins précis. Comme vous le savez, notre peuple est très vulnérable. Parce que pendant ces 50 dernières années, notre peuple a été totalement abandonné à lui-même. 32 ans de Mobutu. C’est sous Mobutu qu’on a coupé la gratuité de l’enseignement et les soins médicaux. Donc, il était nécessaire aujourd’hui, qu’à l’avènement de Tshisekedi au pouvoir, avec l’imposition du paradigme le peuple d’abord, qu’on puisse accompagner ce paradigme.» Ce paradigme ne peut pas se faire de lui seul, c’est vrai que maintenant l’Etat produit des moyens, pas suffisamment mais quelques moyens pour permettre aux gens d’accéder aux ressources. Mais il faut qu’il y ait des intervenants, c’est-à-dire, des gens qui aident par exemple à accompagner les vulnérables.
Pour le Professeur Emmanuel Kabongo Malu, l’assistant social est mieux placé pour accompagner nos populations en errance à la suite des conflits armés. «Ils sont chassés de ceci… de Goma… il faut créer, renforcer un corps social, des spécialistes qui sont capables d’aider cette population à recouvrer sa dignité, ses droits et à réduire sa vulnérabilité. C’est ainsi que nous participons à ce processus-là. Donc on a créé des INTS dans 7 provinces.»
Poursuivant ses propos, il a montré l’importance du Conseil d’Administration des INTS. «Il a fallu créer un organe de coordination scientifique, administratif, technique comme ça se fait à l’université et dans des instituts supérieurs. C’est cet organe que nous représentons aujourd’hui et qui organise sa 1ère Assemblée Générale pour justement discuter sur les programmes à renforcer, les possibilités de création des nouvelles filières, de renforcement des capacités. C’est cette mission là que le Conseil d’Administration doit assurer et nous sommes là pour ça et affirmer aux enfants congolais qu’il y a des INTS qui existent qui donnent des diplômes d’universités, et ils peuvent venir étudier chez nous, il n’y a pas des problèmes.»
Cependant, le PCA a relevé que la filière assistance sociale est la principale de toutes les autres filières aux INTS. «Nous organisons principalement, l’assistance sociale. Tout assistant social est capable de faire n’importe quelle intervention dans la société. L’assistant social peut aller comme accompagnateur à l’école c’est-à-dire des gens qui accompagnent les enfants pour suivre les cours, ils peuvent aller dans les prisons, discuter avec les prisonniers. Ils peuvent aller même travailler au niveau de la rue, comme les intervenants de la rue. C’est une filière assez forte et très renforcée qui débouche sur toutes les conditions de possibilités d’autres interventions sociales. »
Il sied de signaler que dans le souci de répondre à cette préoccupation sociétale qui a de l’incidence sur les effectifs des étudiants, le Secrétaire Exécutif de CA-INTS a procédé à une prospection de nouvelles filières.
Monsieur Kasongo Olango Bonnet a proposé aux participants de réfléchir sur la faisabilité de proposer une nouvelle maquette des filières que voici dans les jours à venir :
• Licence en Économie Sociale et Familiale ;
• Licence en Accompagnement Éducatif et Sanitaire
• Licence en Gestion et résolution des conflits.
Quant à ses attentes, le Professeur Emmanuel Kabongo Malu souhaite d’abord une franche collaboration entre le Conseil d’Administration et les INTS, (DG et Comités de Gestion), ensuite la validation des programmes, enfin la mise en œuvre du système LMD.
«Le Conseil d’Administration a été créé il n’y a pas longtemps. A peine ici, il a eu une année. C’est la première fois que nous avons accueilli nos frères et sœurs DG et les comités de gestion qui sont dans les provinces. Ils sont venus ici pour que nous puissions d’abord se connaitre, travailler ensemble et pour leur dire que nous avons créé ce Conseil pour eux, pour résoudre leurs problèmes. Il y avait la nécessité qu’on se retrouve qu’on en parle et puis discuter sur les programmes. Nous avons l’obligation de valider scientifiquement les programmes des études. Et puis travailler de sorte que le système LMD qui est en usage puisse aussi s’implanter chez nous» a-t-il conclu.